Vole au- dessus des toits le violon singulier ! Je sais que leurs mémoires en moi restent figées Que j’ai cessé de croire avant d’avoir songé Que l’oiseau de Chagall au ciel était lié
Mais pour imaginer ce qu’ils sont devenus Je me suis accroché à la moindre lumière A la moindre illusion, aux paroles convenues Aux images et aux scènes plus ou moins familières
De ses maisons de bois en rondins entassés A la boue de ses rues où dansaient les rabbins En farandole folle et au rythme cassé Par l’effroyable nuit étoilée et sans fin.
Je n’ai jamais rêvé de retrouver les miens Tels qu’ils auraient pu être dans la douleur du songe Ne les connaissant pas je n’imaginais rien Je me laissais aller à la douleur qui ronge
Ce village inconnu, ce shtetl si lointain Avait l’aspect sépia des mélodies Klezmer Et des photos glanées au hasard des matins Aux réveils douloureux et à l’écume amère
Ne pas craindre à travers l’humilité du rêve Résister à l’idée de ne jamais céder A l’envie sous-jacente d’effectuer la trêve… A l’oubli du malheur on ne doit accéder !