Humble passeur d’une absente Mémoire Obligé d’imaginer ce que fut L’universel déni de l’histoire D’un peuple decimé , et qui s’est tu
De l’indicible à l’insupportable Du rêve ancien qui mène à la fin proche Tellement prévu mais ineffaçable Tel un remord , auquel il s’accroche
Fier , je Le suis d’être de ce monde De ce pays glacé dont on entend Les cris Les pleurs , les appels , la folie profonde De ceux pour qui d’avance , rien n’est écrit
Je mêle le confus à l’ambigu Le désir d’aimer et de comprendre L’ambition des uns, l’ombre du vécu De ceux qui veulent bien sûr , l’entendre
Entendre un peuple hurler et crier Perdu dans sa Mémoire trouble et vaine L’oublier pour ne pas avoir à prier Nul n’ est présent pour accueillir sa peine
Aussi je peins pour exprimer douleur douleur de ceux qui n’ont jamais rien dit Car muets sont les mots , et sans couleur Les vaines promesses faites à l’envie
Peindre et assouvir un désir de peur Celui de croire encore qu’ils résistent Au hasard des formes et des couleurs Et sur ma toile , POUR QU ‘ILS EXISTENT